Violoneux d’ailleurs : Amérique latine et Caraïbes

Un petit voyage à travers la mosaïque des musiques populaires d’Amérique latine, pour découvrir des styles de violon magnifiques et peu connus ici : du Mexique à l’Argentine, en passant par le Brésil, les pays andins… De nombreuses pistes de découverte (noms de styles, de groupes, de musiciens etc), agrémentées de quelques exemples de vidéos.

Certains styles de violon populaire sont bien repérés du public amateur de musiques traditionnelles et « folk » : musiques juives et tziganes, roumaine et hongroise, irlandaise, québécoise, cajun de Lousiane et old-time des Appalaches, musiques scandinaves. Mais dans d’autres régions du monde, il existe nombre de styles et de répertoires pratiqués au violon sans avoir bénéficié de la même médiatisation, souvent éclipsés par des clichés plus puissants : ainsi en Amérique latine, dont les guitares, les percussions afro-cubaines ou brésiliennes, les flûtes des Andes et le bandonéon du tango argentin ne sont que la partie émergente d’un continent musical extrêmement riche.

Je souhaite partager ici avec les amateurs de violon traditionnel quelques découvertes faites au fil des années, en donnant quelques références de disques, noms de musiciens, de styles etc, pouvant servir de mots-clés pour une recherche ; j’ai pu dernièrement, grâce aux vidéos accessibles par Youtube, découvrir des styles que je n’avais encore jamais rencontré sur disque. J’écrirai en gras tous les mots-clés pouvant aider chacun à rechercher des vidéos, enregistrements,…


Violons du Mexique

On peut rencontrer dans ce grand pays de nombreux styles distincts employant des violons : soit le violon de facture classique, soit des instruments de lutherie populaire plus ou moins éloignés du modèle classique, par exemple des violons rustiques à trois cordes joués par des communautés indiennes. Un ami avait rapporté d’un voyage au Mexique deux violons, l’un à 3 cordes venant du Chiapas et l’autre à 4 cordes, plus proche du violon classique mais d’une facture populaire (plus large et profond, bois différents,…).

LA MUSIQUE NORTEÑA

Aussi appelée musique Tex-Mex, elle se joue dans la région de la frontière du Mexique et du Texas. Elle est plutôt centrée sur le chant et l’accordéon, avec accompagnement de contrebasse et cordes pincées (bajo sexto), mais un violoneux jouant dans ce style a fait l’objet d’un disque : José Moreno « El fidelero del Valle » (publié par Arhoolie). Les danses caractéristiques de ce style sont le corrido, la ranchera, la polka et la mazurka. Le son me paraît parfois assez proche de certains autres violoneux d’Amérique du Nord : par exemple des polkas ou valses de style 1900 m’ont beaucoup rappelé le québécois Jos Bouchard.
J’ai trouvé un groupe, plus électrifié et utilisant occasionnellement un violon : « los Inquietos del Norte ».

LA MUSIQUE DES MARIACHIS

Originaire de l’état de Jalisco (centre de la côte pacifique, capitale Guadalajara), ce style a été médiatisé au point de devenir le symbole de la musique mexicaine. Les orchestres mariachis réunissent un nombre variable de musiciens, chantant et jouant des guitares de différents types, harpe, violons et trompettes. Ce style peut souvent devenir très commercial, voire tomber dans un symphonisme sirupeux, mais on trouve par ailleurs des groupes mariachis excellents à mon goût, tels le Mariachi Tradicional Arredondo, constitué de cordes et chants.

LE SON HUASTECO OU HUAPANGO

Musique du centre de la côte orientale (état de Veracruz), elle est interprètée en trio à cordes : violon, jarana (petite guitarre à 5 cordes) et guitarra quinta (ou huapanguera, grosse guitare à 8 cordes) et chant. Le violon joue un grand rôle dans cette musique. Citons par exemple les groupes « Camperos del valle », « Los caporales de Panuco », « Los caimanes de Tampico », etc

MUSIQUE DE « LA TIERRA CALIENTE» (ÉTAT DE GUERRERO)

Cette région est aussi un grand foyer de violoneux, avec des familles de musiciens sur plusieurs générations tels « Los Hermanos Tavira » (à qui un article a été consacré dans le N° 127 de Trad’Magazine, sept-oct 2009) ou les Salmeron. On peut trouver les vidéos et enregistrements de violoneux de l’ancienne génération tels Angel Tavira Maldonado, Filiberto Salmeron Apolinar ou Juan Reynoso (disque « El Paganini de la Tierra caliente »). Le répertoire comprend comme genres importants le son et le gusto, et les groupes se composent d’un ou plusieurs violons, de guitares, d’un requinto (guitare plus petite et aigüe), d’un tamborita (tambour à baguettes) et parfois d’une contrebasse, avec du chant à deux voix.

LES MUSIQUES DES COMMUNAUTES INDIENNES

On trouve des violons, d’un type plus rustique, dans les musiques festives et rituelles de diverses communautés paysannes indiennes : je peux citer l’exemple des Yaquis de l’état de Sonora (Nord-Est, à la limite de l’Arizona ; j’ai un disque vinyl publié par Arion ARN 33 435), des Huichols, des indiens du Chiapas (sud-est, à la limite du Guatemala ; voir la photo de l’instrument). Ces violons semblent être souvent associés à la harpe dans ces styles.

LA MUSIQUE « MODERNE » HUICHOLE

En cherchant sur youtube, on peut voir avec surprise de nombreuses vidéos d’un groupe indien : « Huichol musical », jouant avec deux violons, guitares et contrebasse, et une énergie presque punk parfois, une musique rappelant le style tex-mex et même le bluegrass, avec un vigoureux jeu de violons en doubles cordes. On peut voir aussi d’autres groupes huichol de même style (Conjunto teemari, Huichol Nayarita, Venado azul…), et parfois des groupes non nommés jouant dans la rue. La racine de ce style se trouve peut être dans le jeu en doubles cordes de vièles à archet ou de violons rustiques comme ceux des vidéos précédente, autant que dans l’influence ou la parenté avec la musique « tex-mex », avec des genres de danse communs (le corrido).


Violoneux des Andes : Équateur et Pérou

Le violon est très présent dans les musiques traditionnelles de ces deux pays, de même que les mandolines. Lors de la grande vogue des musiques andines en occident dans les années 1960-1970, ces instruments étaient curieusement pourtant complètement absents des groupes opérant en Europe : il n’étaient sans doute pas assez pittoresques pour le public, qui se focalisait sur l’exotisme visuel des flûtes, du charango et des ponchos colorés (c’est pour la même raison que le violon populaire en France n’a jamais servi à l’imagerie identitaire régionale, au contraire de la cabrette ou de la vielle).
Le violon comme la mandoline se trouvent souvent dans de petits orchestres populaires, associés à la harpe et aussi à des flûtes et d’autres instruments à cordes pincées (guitares, tiple). Pour ce que j’en sais, c’est principalement le groupe Bolivia Manta,, mené par les frères Carlos et julio Arguedas, qui a fait découvrir en France dans les années 1980 ces styles du Pérou et de l’Equateur, en les restituant avec vie et fidélité.
Sur leurs disques, on peut entendre les violons du bolivien Guillermo Contreras (Don Guichi) et de Helena Meininger.

L’ÉQUATEUR

Ce même groupe s’est associé sur le disque « Churay ! Churay ! » à Ñanda Mañachi, groupe équatorien qui joue aussi de façon très belle cette musique, et dont on peut trouver quelques vidéos sur Youtube, avec souvent deux violons. D’autres groupes jouent dans un style proche les danses équatoriennes, dont la plus emblématique est le sanjuanito. Le nom du peuple indien « Otovalo » peut aussi servir de mot-clé permettant des trouvailles dans ce style sur internet.

LE PÉROU

Mes recherches dans les vidéos avec Youtube me font découvrir une quantité incroyable de groupes péruviens avec des violoneux : des groupes au style très local et typé peuvent avoir mis en ligne des dizaines de vidéos au contenu musical splendide. Je donnerai donc ici l’état actuel de mes explorations, c’est-à-dire quelques noms et mots-clés, permettant de voir et d’entendre des styles magnifiques et divers, du plus rugueux au plus raffiné.

De façon générale, le violon est préférentiellement associé à la harpe, c’est pourquoi l’expression « arpa y violin » permet de trouver beaucoup de vidéos de musiciens, parfois anonymes, en situation de jeu réelle. Un duo apparaît souvent, « Misticha y Alfonso », associé à d’autres musiciens, un mandoliniste dans l’exemple suivant.

Cette formation instrumentale (avec en plus des chants féminins au registre suraigu caractéristique) a fait l’objet d’un magnifique CD, consacré à Máximo Damián, violoneux âgé de la région de Lucanas (département d’Ayacucho au Pérou) :« El violín de Ishua » (ASPIC X 55514). On peut voir ce musicien au son très riche et émouvant sur Youtube.

Beaucoup d’autres groupes de cette région d’Ayacucho jouent ce style et sont visibles en vidéo (parfois renforcés par une batterie électronique!) : groupes de la région de Puquio, province de Lucanas (Los Autenticos de Puquio, les chanteurs Manuelcha Prado, Flor Meza, Roxana Galindo, Remillita de Puquio…, le label « Fiesta en Puquio » permet de voir des images notamment de danses prises lors de fêtes).

Dans le même département d’Ayacucho, la région de Sara Sara donne son nom aux groupes Los Radiantes del Sarasara, Los Heraldos del Sarasara, etc. De la même région est le groupe Los Ccalachaquis. Los Brillantes de Parinacochas et Los alegres de Parinacochas, de la région du même nom, jouent avec deux violons et une harpe.

Le département d’Apurimac connaît aussi une forte densité de violons. Le nom de cette province, associé à « violin », permet de faire des trouvailles, comme les groupes « Los Jaraneros de Apurimac », « Hijos de Tintay », Raul Espinoza, ou les chanteurs Juan Cholucha, Carmencita de Aymaraes et Galancito del Sur, accompagnés la plupart du temps de violoneux, de même que le chanteur-harpiste Fortunato Condori ; le nom de la ville d’Ancobamba permet de découvrir une autre série de vidéos prises dans des fêtes.

Autre région, celle de Cuzco, ancienne capitale de l’empire inca. Les groupes avec violon sont souvent d’effectif plus nombreux que dans les régions citées au-dessus, comprenant par exemple deux violons, deux flûtes (quenas), une harpe et des mandolines (écouter par exemple le disque publié par Ocora dans son ancienne collection en vinyl, sur la musique de Paucartambo). Un musicien de cette région, Daniel Zamalloa a consacré plusieurs disques à la musique de violon populaire de son pays ; on peut le voir et l’entendre abondamment sur youtube, parfois avec le groupe « Los melodicos del Cuzco ». Celui-ci est visible sur plusieurs vidéos, parfois sous le titre « « Arpa, violín, Quena y pampapiano ».

Un autre département riche en musique de violon est celui de Huancavelica : les noms des villes de Villa Tintay, Surcubamba, Acobamba vous feront découvrir de nombreux groupes et violoneux (Clavelitas de Surcubamba, Los Ccoriquinto de Surcubamba, Los Hijos de Surcubamba, Las solitarias de Surcubamba, La encantadora de Villa Tintay, Antonio Vega, Fredy Torre Muñoz, etc).

Une danse de cette région et de la région voisine de Huancayo (dépt. De Junin), le Santiago, est souvent accompagnée de violon, associé à des trompes andines et parfois du saxophone, dans un style étonnant que l’on peut aussi découvrir sur de nombreuses vidéos : par exemple les groupes « Las Malvasinas de Salcabamba » (« Santiago con yungor «) et « Salcabambinitas ».

Dans le département voisin de Junin, dans la province de Jauja se joue le « carnaval marqueño », accompagné par des violons au milieu de force clarinettes et saxophones. J’ai trouvé un joueur de violon dans l’orchestre « Sensacion del Mantaro » de cette région.

Plus au nord se trouve le département d’Ancash, près de la côte. Là aussi, les orchestres populaires sont relativement étoffés, pouvant associer deux violons à des guitares, mandolines, accordéon, parfois flûtes. Je vous recommande d’aller sur Youtube voir les vidéos des groupes Soberano Ancashino, groupe au son rugueux et plein d’énergie, avec un chanteur aveugle à la voix émouvante , ainsi que Lejanias del Peru, Los amigos del Ande, le chanteur Halcon del Valle, ainsi que de nombreux enregistrements des années 1950 d’un orchestre avec deux violons, le « Conjunto Ancashino Atusparia », au son raffiné et somptueux, jouant aussi bien les chuscadas, version locale du huayno, que les danses de la côte, valses et marineras.

Je cite maintenant d’autres musiciens péruviens, dont je ne connais pas les régions d’origine, et dont ont peut voir de nombreuses vidéos : le violoneux Edilberto Paucar, jouant avec un harpiste, et pour finir la Familia Pillco, qui a enregistré le disque « Violins from the Andes », mais dans un style un peu trop lisse à mon goût.

En ce qui concerne la Bolivie, je n’ai pas trouvé grand-chose concernant le violon, à l’esception de la région du Chaco, dont je parle plus loin. Les musicologues Raoul et Marguerite d’Harcourt, analysant le répertoire enregistré en Bolivie par Louis Girault dans les années 1950, évoquent « un violon à trois cordes, très primitif, de facture indigène, qu’emploient quelques aveugles ou mendiants près des églises ». Ils donnent la transcription de deux mélodies de caractère magique jouées par un de ces musiciens mendiants (On peut consulter ces articles sur le portail des sciences humaines Persée : Raoul et Marguerite d’Harcourt, Journal de la Société des Américanistes, Année 1959, Volume 48, Numéro 48 pp. 5-133

El Gran Chaco, pays de violoneux

Nous arrivons ici à un terroir moins médiatisé en Europe que l’altiplano andin : le Chaco est un territoire de savanes boisées, partagé entre le sud-est bolivien, le Nord-est argentin et le Paraguay. Je n’ai pas encore d’informations sur les musiques du Chaco paraguayen, en revanche j’ai découvert récemment que, tant dans le nord de l’Argentine que dans la région de Tarija en Bolivie, le violon occupe une place très importante, et semble même un symbole identitaire pour les « chaqueños » et les « chapacos » (habitants de Tarija).

LES MUSIQUES METISSES

Comme dans les Andes, elles combinent de fortes racines espagnoles avec des influences autochtones plus ou moins sensibles dans les couleurs mélodiques, le style de chant ou certains rythmes. Les gammes pentatoniques qui caractérisent le fond amérindien des Andes sont ici moins présentes qu’en Pérou, Equateur ou sur l’altiplano bolivien.

La formule instrumentale basique est d’un ou deux violons, une ou deux guitares, un bombo (gros tambour) et le chant à deux voix. Les danses jouées sont souvent sur des rythmes ternaires sesquialtères (superposition de 3-4 et 6-8) d’origine hispanique : la chacarera est la danse la plus emblématique (où le violon est l’instrument roi), ainsi que la cueca et le gato. Un autre rythme propre à la région de Tarija est la tonada chapaca, de rythme binaire plus proche des rythmes andins tels le wayno.

On peut trouver sur internet un grand nombre de vidéos de musique « chapaca » ou « chaqueña », dans des styles allant du rugueux au sirupeux tirant vers la variété, mais où le violon garde une place. Beaucoup de ces vidéos ont un caractère identitaire très affirmé, parfois franchement folklorique, où les thèmes des chansons ainsi que les images jouent sur la nostalgie du temps des gauchos (avec une imagerie qui n’est pas sans évoquer pour nous le western), et l’amour du pays natal. On peut voir les danses, souvent mises en scène et interprétées par des groupes en costume, mais parfois aussi dansées dans des circonstances réelles de fêtes ou de bals. Un certain nombre de chansons sont un hommage aux violoneux d’autrefois.

Groupes et chanteurs de la région de Tarija (sud Bolivie), avec présence importante de violons : Los canarios del Chaco, Sol Chaqueño, Santos Quispe, les chanteurs Dalmiro Cuellar, Negro palma, Luchin Zeballos, et dans un style plus commercial : Taricanto, Familia Valdivia

Musiciens du Chaco argentin : Chaqueño Palavecino

LES MUSIQUES INDIENNES DU CHACO

Des groupes indiens ont survécu dans le Chaco, d’un groupe culturel différent de celui des peuples andins de l’empire Inca. Tribus de chasseurs-collecteurs rebelles à l’assimilation, ils ont souffert de la colonisation blanche et ont été massacrés de la même façon que les amérindiens des plaines d’Amérique du nord.
Les quelques groupes survivants (Tobas, Matacos, Chorote) ont des musiques rituelles (qui ont fait l’objet de quelques disques chez Lyrichord), basées sur les instruments autochtones (percussions, flûtes). On y entend aussi un violon primitif à une corde, fait de bois ou d’un bidon (comme les « violons-bidon » connus dans la lutherie populaire française). On peut voir une vidéo où un indien fait la démonstration de la fabrication de cet instrument.

D’autre part, on peut relever dans les groupes de musique métissée cités précédemment quelques allusions à ces tribus, comme constituant de l’identité particulière du Chaco (voir la vidéo « Canto Mataco » de Los Canarios del Chaco) : est-on ici en présence d’un héritage améridien réel et assumé, ou bien d’une récupération extérieure à des fins folkloriques ? Je n’ai pas d’éléments me permettant de demêler vraiment la part des différentes influences indiennes dans ce secteur, à la fois dans la population et dans la musique . Dans cette région, on est au confluent de trois zones culturelles préhispaniques : la zone andine de l’ancien empire inca (musiques pentatoniques), les groupes des vallées du Nord-Ouest argentin (Diaguites, Calchaquies…, au système musical tritonique) et les chasseurs du Gran Chaco. Certains des musiciens des groupes chaqueños de Tarija cités au-dessus ont un type physique très amérindien, et peuvent à l’occasion à côté de chansons très hispaniques, pratiquer des répertoires et des instruments autochtones de façon apparemment sans concessions commerciales, musicalement parlant, mais dans un contexte de spectacle folklorique chorégraphié (exemples : Canarios del Chaco « erke y tonada »).


Violon en Argentine

On peut trouver, en dehors des musiciens chaqueños déjà cités, bien d’autres violoneux ou violonistes en Argentine (On peut au passage relever le terme « violinero », apparemment seulement utilisé en Argentine, et qui est sans doute l’équivalent du violoneux français et du violonaire occitan). Deux danses déjà citées, la chacarera et le gato, étaient traditionnellement jouées avant tout au violon, et restent attachées à cet instrument.

Un musicien maintenant décédé, Don Sixto Palavecino semble avoir été une figure importante et respectée du violon dans la musique populaire argentine : originaire de la province de Santiago Del estero, créateur et interprète de chacareras, gatos et zambas, parfois chantés en langue quechua. Il chante en jouant le contrechant en même temps au violon.

D’autres violonistes plus jeunes, visiblement bien renommés (et bien représentés sur Youtube) sont Jorge Gordillo et Nestor Garnica, ce dernier dans un style moderniste et virtuose, avec un son plus proche du violon classique.
Dans cette même province de Santiago del Estero, d’autres groupes peuvent comprendre un violon pour interpréter un répertoire de danse, telle « La chacarerata Santiagueña« .


Brésil le Rabeca du Nordeste

La région du nordeste brésilien est très riche en expressions musicales et chantées, mal connues ici et éclipsées par l’image de la samba et du carnaval de Rio. En particulier, il y a une tradition, aujourd’hui menacée, de joueurs de « rabeca », sorte de vièle à archet construite par le musicien lui-même et prenant ainsi des tailles et formes variés. Elle se joue avec un archet de forme courbe, souvent en doubles cordes. On peut voir un certain nombre de vidéos sur ces joueurs de rabeca, souvent âgés. Je connais aussi un disque consacré à Luiz Paixão, de l’état de Pernambouc : « Pimenta com pitú », où le rabeca joue avec des chants, des percussions et une basse. Je donne ici quelques exemples, en solo et en groupe.


Violon en Amérique centrale

On peut trouver d’excellents violoneux aussi à Panama, le style traditionnel l’associe à la petite guitare « mejorana », (qui est aussi le nom d’un style musical) et à des chants et percussions. L’un de ces violoneux, enregistré en solo, a un son qui me rappelle étrangement les « glissés-vibrés » de Joseph Perrier, violoneux auvergnat de l’Artense ! Écoutez plutôt :


Violon dans les Antilles

Dans la musique cubaine, le violon semble être présent surtout dans les orchestres de danse « charanga », dont l’un, « Yerason Orquesta Charanga », est visible sur Youtube, avec deux violonistes au premier plan.

Je n’ai pas encore trouvé grand-chose en ce qui concerne le reste des Antilles, bien que le violon ait été beaucoup utilisé dans la musique de danse d’origine européenne (quadrilles, contredanses, mazurkas) qui est à l’origine d’une partie du répertoire antillais actuel. Affaire à suivre!!!